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Prendre soin de soi pendant le deuil

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Un deuil peut être intense et épuisant. Il met le corps et l’esprit à rude épreuve. D’où l’importance de continuer à prendre soin de vous ou d’autoriser les autres à vous y aider.

Le deuil peut avoir de gros effets sur votre corps. Il peut vous fatiguer, voire vous épuiser. Il peut aussi engendrer des troubles du sommeil, des maux de tête, une perte d’appétit, des problèmes de concentration et des trous de mémoire. En outre, toute une série d’autres plaintes peuvent apparaître. Il est donc essentiel de prendre soin de soi en période de deuil.

Concrètement, comment prendre soin de soi ?

  • Instaurez une routine dans votre vie. Faire de petites choses tous les jours au même moment peut vous apporter des repères dans une période très chaotique. Par exemple : vous lever tous les jours à la même heure, manger quelque chose, faire les courses…

Christine, maman de Steven et Sylvie (dans le livre « Anders Nabij ») : « Les routines quotidiennes ont été et sont encore une trame sur laquelle accrocher ma vie jour après jour ; des activités répétitives qui m’apportent une certaine sécurité dans le cocon de mon existence. »

  • Fixez des priorités : il est tout à fait normal qu’en ce moment, vous manquiez d’énergie pour accomplir vos tâches habituelles. Ne culpabilisez pas. Limitez-vous aux tâches vraiment importantes. Dressez éventuellement une liste. Pouvez-vous accomplir ces tâches vous-même ou voyez-vous quelqu’un qui aimerait vous en décharger ?
  • Demandez l’aide de votre entourage à temps : si vous avez encore sous votre toit des enfants qui nécessitent des soins et de l’attention, n’hésitez pas à demander de l’aide. Il n’y a pas de mal à confier ces tâches à quelqu’un d’autre pendant quelque temps. Veillez toutefois à indiquer à vos enfants quand cette autre personne s’occupera d’eux, afin qu’ils ne se sentent pas négligés.
  • Continuez à manger (sainement) : continuez à manger sainement et suffisamment. Quand on manque d’énergie et qu’on ne se sent pas très bien dans sa peau, on a facilement tendance à se tourner vers des repas plus rapides et moins sains. Bien qu’ils puissent sembler très réconfortants sur le moment, évitez d’en faire une habitude. Envisagez de vous faire livrer des repas sains à domicile, ne fût-ce que temporairement.
  • Dormez suffisamment : si vous avez l’impression de mal dormir ou de dormir trop peu, des exercices de relaxation ou de méditation peuvent vous aider.
  • Essayez de vous reposer au maximum dès que vous en avez l’occasion. Et ne vous sentez pas mal si vous avez besoin de dormir presque toute la journée pour récupérer. Si vous dormez vraiment très mal et que vous êtes au bord de l’épuisement, parlez-en à votre médecin.
  • Continuez à bouger : des études démontrent les bienfaits de l’exercice physique chez les personnes en deuil. Trouvez une activité physique qui vous convient, selon votre niveau d’énergie du moment. Il ne doit pas forcément s’agir d’un sport intensif : vous pouvez très bien vous contenter d’une petite balade. L’important est de bouger.
  • Buvez suffisamment tout au long de la journée : vous garderez les idées claires, car un corps bien hydraté favorise le bon fonctionnement du cerveau.
  • Prêtez attention à votre respiration : votre respiration reflète votre état d’esprit. Vous êtes nerveux ? Essayez d’inspirer lentement et profondément par le ventre. Vous trouverez ici des moyens de maintenir un rythme cardiaque régulier.
  • Entourez-vous des bonnes personnes : ne vous en veuillez pas de privilégier les personnes qui vous donnent de l’énergie et vous ressourcent pendant votre processus de deuil. Ne culpabilisez pas si vous vous éloignez (temporairement) de certaines personnes.
  • Identifiez ce qui vous fait du bien : vous n’avez pas envie de faire quelque chose ? N’hésitez pas à refuser. Quelque chose vous tente ? Aucun problème : il n’y a pas de culpabilité qui tienne ! Faire son deuil, c’est naviguer entre la tristesse et le retour à la vie normale. Se divertir peut s’apparenter à s’éloigner de sa douleur le temps d’un instant, afin de reprendre son souffle. Être capable d’apprécier à nouveau quelque chose ne signifie absolument pas que vous oubliez ou que vous vous détachez.
  • Redoublez d’indulgence envers vous-même : les petits plaisirs peuvent faire un bien fou.

Témoignages

 « Il est important que je m’autorise à avoir des jours où je vais moins bien et des jours où je pourrais déplacer des montagnes. »

« Bouger est une activité physique, mais aussi mentale. »

Christine, maman de Steven et Sylvie, dans « Anders Nabij

 

« Après la perte d’un enfant, le sport a pris de l’importance pour beaucoup de parents, qui y ont trouvé un moyen de rester en bonne santé, de réduire leur niveau de stress, de se faire plaisir, seuls ou en groupe, d’être fiers de leurs performances et de profiter de la nature. Il est devenu essentiel pour Rifka de s’occuper de son cheval et de s’amuser avec lui. Ça aurait tout aussi bien pu être un chien. Ça m’oblige à sortir de chez moi et à bouger. »

Beate Matznetter, dans « Samen verder na verlies van een kind

 « Pour maintenir mon niveau d’énergie, je choisis scrupuleusement à qui et à quoi je vais consacrer mes forces, et vers qui et vers quoi je vais me tourner pour en reprendre. Il devient de plus en plus difficile de rencontrer des gens ou de s’engager dans des initiatives qui manquent de sens ou de profondeur… L’important pour moi, c’est de fixer des priorités… Me sentir bien dans ma vie est une recherche constante du bon équilibre énergétique entre les considérations rationnelles (il faut parfois prendre des décisions sur la base de faits), l’autorisation de ressentir des choses (écouter mon cœur et mon âme) et les contacts avec des gens qui m’inspirent (une vraie source d’énergie). »


« Ressource n° 3. L’énergie me fait bouger, elle me fait aller de l’avant, elle ne me ramène pas en arrière. Avec le bagage du passé, avancer vers de nouvelles priorités, de nouvelles découvertes, de nouveaux événements, de nouvelles rencontres ou des changements qui m’apportent un nouveau souffle. De nouveaux horizons qui s’ouvrent et m’invitent à approfondir mes perceptions. Des perceptions que j’utilise pour me créer de nouvelles perspectives. Bouger est à prendre au sens propre. L’exercice physique est une source de détente qui permet de trouver le juste équilibre entre le corps et l’esprit. J’y veille. »

Nils, papa de Charlotte, dans « Anders Nabij 

Des idées noires en période de deuil ? Demandez de l’aide !

Les personnes en deuil ont parfois l’impression qu’elles préféreraient ne plus se réveiller. Il est tout à fait normal que votre vie n’ait plus (autant) de sens. Mais même si vous êtes en proie à des sentiments extrêmes, pensez avant tout à votre sécurité. Assurez-vous d’avoir auprès de vous au moins une personne avec qui vous pouvez parler en toute franchise du fait qu’être en vie ne vous importe plus. Partager ces mots avec quelqu’un peut avoir un effet libérateur. Vos pensées s’assombrissent encore ou vous en venez à envisager de vous faire du mal ? Appelez la ligne d’écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123. Megan Devine, dans « Het is oké om je niet oké te voelen » : « Les pensées suicidaires les plus fortes survenaient généralement quand je roulais sur l’autoroute. La seule chose qui me poussait à garder les mains sur le volant dans ces moments où je n’en avais plus rien à faire de rien était le refus de laisser quelqu’un dans le même état que moi… Qui plus est, j’avais rendez-vous avec une collègue veuve. Quand nous étions accablées par le chagrin, nous repensions à la promesse que nous nous étions faite l’une à l’autre de rester en vie. De ne rien faire d’inconsidéré… Parce que nous ne voulions pas nous causer plus de chagrin. Nous avions besoin l’une de l’autre. » Le deuil après un suicide
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